Végétalisation et lutte contre l’artificialisation
Ombre, fraîcheur, refuge de biodiversité... Les bienfaits de la nature en ville ne sont plus à démontrer. Elle y est pourtant bien peu présente et perd même du terrain chaque année. Les communes ont un rôle essentiel pour lui rendre toute sa place.
L'essentiel
Peu de place est actuellement laissée à la nature en ville. Sa présence apporte pourtant de nombreux avantages : de l'humidité, de l'ombre, une protection naturelle contre la chaleur, une absorption du carbone... Sachant que les épisodes de forte chaleur devraient se multiplier dans les années à venir (en 2050, il devrait faire chaque année plus de 35 °C pendant au moins 43 jours dans la ville de Grenoble !), nous avons tout intérêt à faire de la place à la nature en ville pour améliorer la qualité de vie de tou·tes les habitant·es.
Les problématiques
Sur le territoire métropolitain, ce sont près de 47 hectares par an qui ont été artificialisés entre 2005 et 2015 pour répondre aux besoins de développement de l'habitat et de l'économie, soit un total de 558 hectares lorsque l'on rapporte cette consommation foncière sur 12 ans. Cela représente l'équivalent de la superficie d'une commune comme le Fontanil-Cornillon. Près de 80 % de la surface urbanisée pour l'habitation est utilisée pour des zones pavillonnaires, alors que celles-ci ne permettent de loger que 20 % de la population métropolitaine.
Les impacts de l'artificialisation sont nombreux : appauvrissement des sols et des écosystèmes affectant la biodiversité ; érosion des sols et entrave au rechargement des nappes phréatiques par des revêtements urbains qui favorisent le ruissellement des eaux ; création d'îlots de chaleur urbains ; suppression des services écosystémiques.
L'artificialisation peut s'accompagner d'un étalement urbain, qui empiète ainsi sur d'autres espaces (80 % de l'artificialisation s'est faite au détriment des terres agricoles), et génère de nouveaux flux de déplacements.
Le Plan Local d'Urbanisme intercommunal ambitionne de freiner cette dynamique puisqu'il fixe un objectif de réduction de 35 % de la consommation d'espace agricole et naturel par rapport aux années précédentes.
Les solutions
Il est nécessaire d'éviter autant que possible les constructions nouvelles artificialisant les terres ou consommant de l'espace non artificialisé, en résorbant les logements et bâtiments vacants et en rénovant le bâti existant (voir la page Habitat). La Métropole dispose d'un observatoire de la vacance et a, par exemple, mis en place le dispositif "Louez facile" pour inciter les propriétaires privés de logements vides à louer leurs biens à des ménages à faibles ressources. Si les constructions neuves sont indispensables, il faut privilégier la densification du tissu urbain existant afin de produire des logements et infrastructures sans consommer de nouveaux espaces.
Une autre solution est de désimperméabiliser les sols : en changeant le matériau de revêtement du sol imperméable par un matériau plus perméable ou en déconnectant les eaux pluviales d'un réseau de collecte pour une gestion à la parcelle – c'est-à-dire au plus près du lieu où l'eau est tombée –, afin de favoriser l'infiltration totale ou partielle sur place.
Enfin, il est important d'œuvrer pour le retour du végétal en ville : plantation d'arbres, bacs à jardiner, jardins partagés et familiaux, végétalisation des bâtiments, permis de végétaliser, etc.
Les bonnes pratiques
Veurey-Voroize : rénovation et extension de la mairie avec logements
Montseveroux (38) : transformation de la Ferme du Bourg
La Commune de Montseveroux s'est associée à l'OPAC 38 et à la Communauté de Communes du Territoire de Beaurepaire pour réhabiliter la Ferme du Bourg. Le projet est au croisement de plusieurs problématiques : redynamisation du bourg, création de logements à loyer modéré et préservation du patrimoine. La ferme a ainsi été rénovée afin d'accueillir une pizzeria, une agence postale, un cabinet d'infirmières et un atelier artisanal, ainsi que cinq logements sociaux. La commune en a aussi profité pour réaménager la place adjacente. En donnant une nouvelle vie à l'ancienne grange, c'est aussi la vie du village qui se trouve redynamisée et embellie. Source et plus d'informations : CAUE de l'Isère.
Narbonne (11) : désimperméabilisation de parkings
Les ressources
- Notice technique Les toits végétalisés, Grenoble-Alpes Métropole, novembre 2009
- Notice technique Les murs végétaux, Grenoble-Alpes Métropole, novembre 2009
- Site métropolitain Les arbres avec sa Charte métropolitaine de l'arbre
- Boîte à outils Air, Climat & Urbanisme, Grenoble-Alpes Métropole, 2014
- Les ressources des cours d'écoles OASIS, CAUE Paris
- Guide Vacance des logements : stratégies et méthodes pour en sortir, Réseau national des collectivités mobilisées contre le logement vacant - coproduction de l'Eurométropole de Strasbourg et de l'Agence nationale de l'habitat, décembre 2018