Éclairage public

L'éclairage public a non seulement un poids considérable sur les finances d'une commune, mais il est également source de pollution nocturne, perturbant la biodiversité. Il existe pourtant des moyens simples et accessibles pour diminuer son impact.

L’essentiel

Les enjeux de l’éclairage sont à la fois sociaux, environnementaux et économiques : sécurité des personnes et des biens ; maîtrise de la consommation d’énergie ; diminution des nuisances lumineuses causant une pollution du ciel nocturne et ayant un impact sur la biodiversité ; collecte et recyclage du matériel usagé.

Consommations d’énergie

En France, l’énergie consommée par l’éclairage public représente :

  • 41 % des consommations d’électricité des collectivités territoriales ;
  • 16 % de leurs consommations toutes énergies confondues.

La mission de Conseil en Énergie Partagé qu’exerce la SPL ALEC pour 27 communes de moins de 8 000 habitant·es a montré que la consommation énergétique moyenne par habitant·e a diminué entre 2005 et 2018, notamment grâce aux efforts réalisés par les communes sur l’éclairage public (– 2,5 % / an). Ces résultats traduisent les efforts des communes en matière d'économies d'énergie (extinction nocturne de l'éclairage public...) mais aussi les progrès technologiques (LED pour l'éclairage public).

Impact sur la biodiversité

La lumière influence les rythmes naturels de la faune et la flore. Ainsi, l’éclairage public nocturne n’est pas sans effet sur la biodiversité. Il vient perturber l'horloge interne des animaux, voire leur écosystème. Par ailleurs, l’évitement par la faune des zones éclairées conduit à des ruptures de continuités écologiques.

Concrètement, de nombreux insectes sont littéralement piégés par les lumières artificielles au point de mourir d’épuisement quand ils ne sont pas grillés au contact de la chaleur. Or ils jouent un rôle important dans la chaîne alimentaire et comme pollinisateurs. Les oiseaux migrateurs, qui volent de nuit sur de grandes distances en s’orientant grâce aux champs magnétiques et aux étoiles, sont désorientés par les halos lumineux.

À l’échelle métropolitaine

Un Schéma Directeur d’Aménagement Lumière (SDAL) métropolitain a été adopté en février 2020. Il définit des règles d’aménagement lumineux et des orientations pour réduire significativement les consommations énergétiques ainsi que la pollution lumineuse sur l’ensemble du territoire, avec une attention particulière aux espaces naturels, agricoles et forestiers. Une charte d’application volontaire est ainsi proposée aux communes afin de décliner localement une feuille de route de modernisation cohérente avec les orientations du SDAL.

La bonne manière d’éclairer ne consiste pas à appliquer la puissance maximale mais plutôt à adapter l’intensité lumineuse en fonction de la typographie du territoire et de ses usages. L’esquisse d’ambiance lumineuse va de pair avec la définition d’exigences photométriques ajustées.

Les solutions

Diminuer les consommations d'énergie

La maîtrise de l’éclairage public est une source importante de réduction des consommations électriques.

La vétusté des installations est la principale cause de surconsommation. Sur les 66 500 points lumineux du territoire métropolitain, plus de la moitié est en état moyen, en fin de vie ou non conforme. Seulement 17 % des éclairages sont à LED.

Pour économiser de l’énergie, il est donc possible :

  • d'effectuer un suivi régulier des consommations
  • de revoir le besoin en éclairage
  • de jouer sur la temporalité de l’éclairage
  • de remplacer les équipements par de plus performants.

Limiter la pollution lumineuse

Afin de diminuer l’impact de l’éclairage artificiel sur la faune et la flore, il est possible de jouer sur trois leviers, à adapter en fonction de la typologie de territoire de la commune :

  • ne pas étendre, voire réduire, les zones éclairées pour les limiter au nécessaire
  • réduire les niveaux d’éclairage dans les zones urbaines et diminuer systématiquement les températures de couleur quel que soit le secteur
  • éteindre en cœur de nuit, maximiser les plages horaires d’extinction et de diminution de puissance.

Les bonnes pratiques

Varces-Allières-et-Risset engagée dans la rénovation de son éclairage public

Varces-Allières-et-Risset
Entre 2014 et 2019, l’extinction nocturne (de minuit à 5h du matin) s’est progressivement généralisée sur Varces-Allières-et-Risset. Cette réduction du temps d’éclairage a été une première phase importante dans la réduction de consommation d’énergie lié à l’éclairage public. Par la suite, engagée dans le SDAL (Schéma D’Aménagement Lumière) à travers la charte d’engagement, une planification de la rénovation des éclairages vétustes est engagée. Avec le soutien de la Métro, la concertation avec le service développement durable et les préconisations de la LPO, la commune remplace progressivement les éclairages vétustes par des LED, et adapte leur puissance et température d’éclairage à la zone. Par exemple, afin de préserver la biodiversité, une température de couleur de 2200K est installée près du refuge LPO, et l’éclairage dispose d’un système de détection. Pour l’axe principal de la commune, qui doit règlementairement rester éclairé, la température de couleur est de 3000K avec un abaissement de puissance de 50% programmé entre minuit et 5h du matin. Entre 2021 et 2023, la commune a aussi rénové l’éclairage de ses équipements sportifs. Des investissements, accompagnés par le Fonds Vert, qui portent leurs fruits : malgré la crise énergétique, les consommations et charges de fonctionnement sur l’éclairage continuent de diminuer ! Des résultats encourageants pour le prochain objectif : atteindre les 40% de la rénovation des points lumineux identifiés fin 2024.

Contact : Franck Chometton, directeur du Pôle technique, franck.chometton@varces.fr

Claix : opération test « le mois de la nuit »

Bruno Lavit

En octobre 2020, en partenariat avec GreenAlp, la température de couleur des luminaires dans un secteur donné a été modifiée et une extinction nocturne a été mise en place. Une variation progressive des températures de couleur a été mise en œuvre, allant de 2700 K pour une voirie en agglomération à 1800 K dans une zone hors voirie correspondant à un jardin public. Dans cette trame verte, un abaissement de la puissance des lampes est effectif dès 21h, jusqu’à l’extinction à 23h dans certaines zones. Sur la zone péri-urbaine de la commune, équipée en technologie LED, un abaissement progressif de l’éclairage dès 21h conduit à l’extinction à 23h. Quel est l’objectif poursuivi ? Réduire les impacts sur la faune et la flore et améliorer le sommeil des riverain·es via une réduction des perturbations du rythme biologique. Deux associations naturalistes sont associées à l’expérimentation, LPO isère et Athena Lum. Une communication a été effectuée en direction des habitant·es : article dans le journal communal, panneaux informatifs sur les candélabres, point presse, court-métrage sur les réseaux sociaux, courriers aux riverain·es impactés, exposition temporaire proposée aux écoles. Un bilan sera réalisé suite à cette opération test afin d’envisager ou non sa poursuite.

Contact à Claix : Julien Perrier, service environnement et risques - julien.perrier@ville-claix.fr

Mise à jour août 2020

Seyssins : extinction de l'éclairage public de nuit

Seyssins
L’extinction totale de l’éclairage public sur la commune en cœur de nuit (entre 1h45 et 4h45) a été expérimentée par la commune de juillet à décembre 2018 avant d'être définitivement adoptée par le conseil municipal. La commune a veillé à adapter l’éclairage public aux usages des administré·es et aux activités : les horaires d’extinction ont été fixés de manière à préserver le fonctionnement des services publics de transport en commun en dernier service, à 1h, et en ouverture, à 5h. Les dépenses liées au patrimoine communal en matière d’éclairage public ont diminué de 8,7 % entre 2017 et 2018. Les résultats de l'expérimentation montrent qu'il n'y a eu aucune incidence sur la sécurité publique. La vitesse des véhicules motorisés a même tendance à diminuer. Plus d'informations sur le site de Seyssins.

Contact à Seyssins : Maud Simonet, Chargée de missions, Service environnement et développement durable - maud.simonet@mairie-seyssins.fr

Mise à jour août 2020

Grenoble-Alpes Métropole : 23 communes signent la charte d'engagement lumière

Par l'intermédiaire de son « Schéma d'Aménagement Lumière » (SDAL), la Métropole a pour ambition de réduire de 60% la consommation énergétique liée à l'éclairage public à horizon 2035, de doubler le parc de points lumineux concernés par l'extinction nocturne, soit 25%, de généraliser la réduction de l'intensité lumineuse en milieu de nuit, et par là-même, de protéger la biodiversité. Pour y parvenir, une « charte d'engagements lumière » est mise en oeuvre, liant la Métropole aux communes volontaires. Pour cette première vague de signature, 23 communes se sont engagées aux côtés de la Métropole dans la rénovation de l'éclairage public. Ces 23 communes représentant 44 000 points lumineux sur 67 000 à l'échelle métropolitaine. La rénovation d'un tel patrimoine est susceptible de générer une économie de 15 à 21M€ sur les quinze prochaines années.

Consulter le communiqué de presse de la signature de la charte lumière, septembre 2021

Contact à Grenoble-Alpes Métropole : Stéphane Gusmeroli, Chargé de mission éclairage public, stephane.gusmeroli@grenoblealpesmetropole.fr

Mise à jour octobre 2021

Seyssinet-Pariset : sortie nature sur la pollution lumineuse

Le samedi 12 octobre 2019, la commune a organisé une sortie à la tombée du jour à l’occasion de l’événement « le Jour de la Nuit ». Les habitant·es avaient rendez-vous à 18h30 au parc Karl Marx pour un échange sur les conséquences de la pollution lumineuse sur la biodiversité, suivi d’une balade en forêt. Cette animation a été menée en partenariat avec les associations Amitiés Nature Fontaine et la Ligue de Protection des Oiseaux.

Contact à Seyssinet-Pariset : Fanny Crouzet, service développement durable - f.crouzet@seyssinet-pariset.fr

Mise à jour août 2020