3 questions à Léa Ravinet, chargée de mission Restauration collective durable à la Métropole

De gauche à droite : Karine Berthaud (chargée de mission filières), Léa Ravinet (chargée de mission restauration collective), Clémence Aubert (chargée de mission agriculture), Sophie Baudelet (chargée de mission Projet Alimentaire inter-territorial) et Lilian Vargas (Chef du service Agriculture-Forêt-Biodiversité-Montagne) _ Octobre 2023

1. De nombreuses actions et événements dédiés à l'alimentation, comme le Mois de la transition alimentaire, sont coordonnés par le service Agriculture, Forêt, Biodiversité, Montagne. Comment êtes-vous organisés au sein de la Métropole ?

La thématique de l'alimentation infuse dans de nombreux projets portés par la Métropole. Elle touche l’agriculture bien sûr, mais aussi la prévention des déchets, le climat, l’économie, la politique de la ville… Nous avons une réelle volonté, au sein de notre service Agriculture, Forêt, Biodiversité, Montagne de travailler de manière transversale, avec une approche systémique, en lien avec tous les services de la Métropole et les acteurs du territoire.

Notre équipe Agriculture & Alimentation, composée aujourd’hui de 4 chargées de mission et de 2 stagiaires, s’est développée pour répondre aux enjeux de l’alimentation, dans un contexte de dérèglement climatique et de réduction nécessaire de l'empreinte carbone.

L'alimentation sur la Métropole a notamment pris de l’ampleur grâce au projet européen Food Trails, lancé en 2020, qui nous a donné les moyens d'expérimenter, d’innover, d’impulser… et d’accompagner les communes à structurer une politique d’alimentation durable. Le projet s’arrêtera en 2024. Nous verrons alors quelles actions conserver et comment poursuivre nos travaux.

2. Food Trail est un projet européen qui regroupe 19 partenaires de 12 pays. Il vise à développer des actions renforçant l'autonomie et la résilience alimentaire des aires urbaines des collectivités. Concrètement, sur la Métropole, quelles actions ont été mises en place depuis 2022 ?

Sur la Métropole, nous avons ciblé 3 actions pilotes :

1. Faire évoluer les comportements alimentaires
L’objectif est d’atteindre des publics différents, de questionner leurs pratiques… en travaillant avec les acteurs locaux (associations, centres sociaux, …). Pour l’instant cela se matérialise notamment sous la forme d’évènements organisés pendant le Mois de la Transition Alimentaire (Évènement Football & Alimentation, Repas bas carbone, …) Cette année une cinquantaine d’événements sont organisés sur la Métropole !).
En 2022, Nous avons travaillé avec un psycho-sociologue pour comprendre et adapter nos messages et nos actions. Ce travail vient nourrir le Mois de la transition alimentaire.

2. Accompagner la restauration scolaire publique dans une alimentation durable

11 communes ont bénéficié (ou bénéficient) d’un accompagnement sur deux volets :

  • un diagnostic pour accompagner à la définition d’une feuille de route et un accompagnement sur 6 mois pour impulser la mise en œuvre de cette feuille de route (approvisionnement, préparation, réduction des déchets, menus…)
  • un accompagnement à la sortie du plastique

 En parallèle, des temps collectifs sont organisés pour tisser un réseau entre les communes.

3. Structurer et animer le PAIT (Projet alimentaire interterritorial)

Fruit d’un travail démarré en 2015, le PAIT de la Grande Région Grenobloise est devenu en 2020 un projet labellisé par le Ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation. Depuis, le projet s’est étoffé. Le projet Food Trails nous a permis d’embaucher une personne qui anime et travaille sur la gouvernance de ce projet d’envergure qui rassemble de nombreux acteurs locaux.

3. Quels autres projets sont menés pour œuvrer vers une alimentation durable ?

Au sein du service, nous travaillons également au développement de filières locales et ce notamment via le Pôle Agro-Alimentaire de l’Isère, et via le Marché d’intérêt national (MIN) et l’abattoir situé au Fontanil-Cornillon (propriétés de la Métropole depuis 2015).

  • Suite à la crise du lait notamment et aux difficultés rencontrées par les éleveurs, la Métropole a créé, avec le Département, la communauté d’agglomération du Pays Voironnais et la communauté de communes Le Grésivaudan et la communauté de communes Entre Bièvre et Rhône le Pôle Agro-Alimentaire de l’Isère, qui rassemble les acteurs alimentaires du Territoire isérois. L’objectif principal du Pôle agroalimentaire est de structurer des filières alimentaires de proximité, créatrices de valeur ajoutée pour les agriculteurs et répondant aux attentes des consommateurs et de la société avec une double ambition : soutenir les agriculteurs grâce à de nouveaux circuits de distribution et satisfaire les consommateurs en donnant accès à des produits locaux, de qualité, garantissant une juste rémunération des producteurs.
    Le pôle agroalimentaire développe la marque « Nos produits Ishere » qui garantit au consommateur des produits 100 % isérois et une juste rémunération des producteurs.
  • Cette année nous fêtons les 60 ans du MIN (Marché d’intérêt national) qui, au-delà de sa vocation première qui consiste à approvisionner les professionnels des métiers de bouche, est un acteur incontournable des transitions sur le territoire (alimentation, réduction des déchets, transition énergétique).
  • Par ailleurs, la Métropole assure la gestion de l’abattoir dans le cadre du Syndicat Mixte Alpes Abattage. Construit dans les années 60, l’abattoir avait été pensé pour être un outil industriel au service de l’approvisionnement des habitants de la Ville de Grenoble qui en avait alors la compétence. Au fil du temps, les circuits d’approvisionnement ont évolué avec le développement des grandes surfaces commerciales et de leurs plateformes logistiques. L’abattoir a alors évolué et été recalibré pour en faire un outil au service du territoire et de son élevage.

 + d’infos : service.agriforetbiodivmontagne (a) grenoblealpesmetropole.fr