3 questions à Rachel De Souza, responsable du service prévention des déchets à la Métropole

3 questions à Rachel De Souza, responsable du service prévention des déchets à la Métropole

Réduction des déchets et économie circulaire

Outils de traitement des déchets, Mois du consommer autrement, Pôle R, gestion des déchets des communes ou du tri hors foyer, expérimentations autour du textile et sensibilisation à la réparation… Quelles actions de la Métropole sont en cours sur le sujet des déchets et de l'économie circulaire ?

La compétence de gestion des déchets de la Métropole, s’organise en étroite collaboration avec les communes et les acteurs du territoire, vers une économie circulaire. 3 questions à Rachel De Souza, responsable du service prévention des déchets à la Métropole, qui fait un tour d’horizon des sujets qui animent les équipes de la direction prévention collecte et traitement des déchets de la Métropole.

Tri des déchets alimentaires des habitants et des communes… Que reste-il à faire ?

Sur 450 000 métropolitains, 300 000 ont accès aujourd’hui à des poubelles individuelles (bac marron) pour le tri des déchets alimentaires, et plus de 25 000 composteurs individuels ont été distribués. 330 sites de compostage partagé complètent le maillage.
La Métropole avait anticipé cette obligation au 1er janvier 2024 et généralise depuis 2018 les solutions aux plus proches des habitants.
Quelques quartiers ou secteurs ne sont pas encore desservis, pour des questions principalement de locaux poubelles trop petits ou de systèmes collectifs complexes à modifier.

En 2026 , la solution en apport volontaire, en abri-bac notamment sera déployée.
Pour inciter les habitants à prolonger dans l’espace public les gestes de tri des déchets acquis dans leur logement, la Métropole et les communes travaillent de concert. Depuis un an, 10 communes se sont engagées dans une convention en groupement pour acquérir des poubelles bi-flux et des points d’apports volontaires sur leur espace public (type abri-bacs) dans les rues près des abris de bus ou de trams, dans les parcs, avec un financement de CITEO.
La Métropole apporte son appui pour garantir une communication homogène.

Concernant le traitement des déchets des communes (dits d'activités économiques, produits par les écoles, services techniques, Ehpad, mairie), la réglementation impose la mise en place de 9 flux. La mise en place d’une redevance spéciale incitative depuis 2021, où le cout du flux résiduel est plus élevé que les flux emballages et déchets alimentaires qui sont a permis un tri beaucoup plus poussé par l’ensemble des acteurs.

Le Pôle R va bientôt fêter ses deux ans. Où en est-on ?

Le pôle R, c’est le site totem de l’économie circulaire sur la métropole grenobloise… et une réponse aux exigences de la loi Agec pour massifier le réemploi, tout en accompagnant le développement d’ une économie locale.

Il est composé de 3 bâtiments, dont un bâtiment industriel où plus de 1500 tonnes d’objets ont été collectés, nettoyés, triés, étiquetés en 2025 : une dynamique en œuvre, portée par FABRICANOVA, Société Coopérative d'Intérêt Collectif qui loue un espace de 1 200m2 et associe 11 acteurs du réemploi. La SCIC gère aussi sur place la donnerie dépose minute pour la Métropole qui accueille les dons des habitants. Le stock permet aujourd’hui à une trentaine d’acteurs de l’économie sociale et solidaire d’alimenter leurs recycleries ou leur activité avec des objets aussi divers que des meubles, des articles de sports et de loisirs, des jouets, des livres…

D’autres espaces sont loués pour le reconditionnement d’appareils électroménagers à bas prix (ENVIE) , ou des prestations variées de démantèlement (ULISSE démantèle les aimants des roues de trottinette ou moteurs en fin de vie de voitures électriques pour l’entreprise MagREEsource qui les reconditionne. Le bâtiment "Le Labo" (ancien restaurant d’entreprise) est quant à lui dédié à l'anti-gaspi et aux contenants alimentaires lavables

Le Pôle R accueille également l’association Circul’Alpes, basée au pôle R qui réunit les acteurs économiques du sud Isère sur l’économie circulaire, aussi bien des grandes entreprises que des acteurs de l’économie sociale et solidaire.

Quels sont les enjeux dans les mois à venir ?

1. Poursuivre et finaliser la construction des trois outils de traitement des déchets d’ici 2029

  • Pour les poubelles vertes (emballages et fibreux) : le nouveau centre de tri sur le site Athanor, a été inauguré en 2024,
  • Pour les poubelles grises (déchets résiduels) : le nouvel incinérateur à Athanor dont la construction se terminera en fin 2028 ,
  • Pour les poubelles marron (déchets alimentaires) : la reconstruction de la plateforme de compostage de Murianette à horizon 2027 intégrera une unité de méthanisation.

2. Favoriser la seconde main et encourager la réparation

Les sujets des déchets textile (multipliés par trois en quelques années) et plus globalement de la responsabilité des acheteurs posent question. 42, c’est le nombre de vêtements achetés chaque année, par habitant et 6 kilos de textile par habitant en 2023 étaient encore retrouvés dans les poubelles grises, malgré les bornes dédiées sur l’espace public.

Des expérimentations sont en cours pour encourager le don de tout type de textile : 3 bornes en bois, réalisées par les Ateliers de Marianne, viennent d'être déposées dans la bibliothèque Chavant, près d'une boutique Emmaüs et à la Maison des habitants de l’Abbaye.

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La campagne de communication « Devenez un "Homo réparus" ! » encourage la réparation.

Les communes, à travers l’accueil des 17 Repair'cafés répartis sur le territoire, jouent un relais précieux. De son côté, La Métropole favorise les liens entre les bénévoles des Repair’cafés, en encourageant par exemple la formation (partenariat avec le Fablab sur le campus à Saint-Martin-d’Hères de l’UGA).

3. Continuer à sensibiliser et à accompagner les habitants dans le changement de comportement sur les gestes de tri et réduction à la source

Les résultats sont encourageants mais il reste encore une belle marge de progrès ! Des efforts sont encore à faire, notamment dans la poubelle grise, qui contient encore trop beaucoup d’emballages de déchets alimentaires, de verre ou de textile. Il faut continuer à sensibiliser et à faire prendre conscience qu’en triant mal, on paie deux fois (au centre de tri et à l’incinérateur).


Sur les 170 kilos de déchets résiduels par habitant par an dans poubelle grise, on retrouve 42 kilos d’emballage, 54 kilos de déchets alimentaires, 6 kilos de verre et 6 kilos de textile notamment qui n’ont pas été triés.


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