3 questions à Christine Oriol, chargée d’études au sein du service Climat & Environnement de Grenoble Alpes Métropole

Prévention des risques naturels Santé, environnement, îlots de chaleur
D'ici 2050, la Métropole grenobloise devra affronter des bouleversements majeurs : étés plus chauds (+4,3°C), multiplication par 8 des nuits tropicales (de 4 à 34 par an), sécheresses accrues et phénomènes météorologiques extrêmes. Comment la Métropole se met en ordre de marche pour s’adapter au changement climatique ? Comment les communes sont associées ?
Interview de Christine Oriol, chargée d’études au sein du service Climat & Environnement de Grenoble Alpes Métropole
Quel cadre réglementaire structure vos travaux ?
Nous nous appuyons sur plusieurs documents cadre, à l’échelle nationale et locale.
Au national, le PNACC 3 a été publié en mars 2025. C’est le troisième plan national d’adaptation au changement climatique (PNACC). Il prévoit 52 actions concrètes pour adapter les territoires aux impacts visibles et attendus du changement climatique. C’est un document d’orientation.
Sur la Métropole, c’est principalement le Plan Climat qui structure notre démarche. Sa révision, en cours, intègre la modélisation des évolutions climatiques à 2050 (la Trajectoire de réchauffement de référence pour l’adaptation au changement climatique - TRACC) ainsi que les données sur les Îlots de chaleur urbains (ICU). Un diagnostic de vulnérabilité du territoire a été mené, afin d’adapter les infrastructures, l’aménagement urbain et la gestion des ressources.
Dans le cadre de la révision, des ateliers de concertation ont été organisés entre novembre 2024 et mars 2025 sur différents thématiques, avec les acteurs en lien avec l’adaptation.
Enfin, l’OAP bioclimatique du PLUI apporte également un cadre, destiné notamment aux acteurs du territoire qui rénovent ou construisent. Des recommandations et des outils pratiques sont proposés selon les zones du territoire, pour mieux construire, isoler et adapter les bâtiments aux chaleurs à venir.
Concrètement, quelles actions avez-vous mises en place sur le sujet de l’adaptation, et plus spécifiquement de la fraicheur dans la ville ? Comment associez-vous les communes ?
Plusieurs actions ont été mises en œuvre ces dernières années, liées à l’adaptation du bâti, aux projets d’aménagement, aux espaces verts ou encore à la rénovation de l’habitat.
Dans le cadre du Plan Canopée, nous animons un réseau des techniciens du patrimoine arboré des communes afin de les accompagner dans la gestion des espaces verts et la préservation de l’existant.
Les communes ont à leur disposition la carte des îlots de chaleur. Elle leur permet d’adapter leurs plans canicules, en fonction des zones repérées et de prioriser leurs actions. De nombreuses écoles ont mené des travaux de désimperméabilisation et de végétalisation de leurs cours d’écoles ces derniers mois. Dans certaines communes, des plans fraîcheur sont mis en place pour protéger au mieux les habitants et les personnes vulnérables.
La nouvelle exposition ludique "Plus fraîche ma ville", vient d’être créée par la Métropole à l'occasion de la saison 2 des Débats pour le climat. Au travers d’animations ludiques et interactives, enfants et adultes sont invités à mieux cerner les phénomènes de surchauffe urbaine et repartir avec des pistes de solutions concrètes pour agir. Cette exposition est itinérante et visible dans plusieurs communes durant le Mois de la fraîcheur.
Quels travaux et perspectives à venir ?
L’un de nos axes de travail est d’améliorer la connaissance des points chauds afin de proposer des solutions d’amélioration.
L’information et la sensibilisation du public sont des enjeux majeurs. La question de la chaleur dans la ville fait partie d’un des aléas des risques liés au réchauffement climatique. Inondations, feux de forêts, glissements de terrain… D’autres risques naturels sont identifiés, qui nécessitent d’être partagés pour permettre au public d’adapter leur comportement.
Dans le cadre de la révision du Plan Climat, nous poursuivons nos chantiers en repérant tout ce qui peut rafraîchir la ville : les nouveaux aménagements, la plantation d’arbres à travers notamment le plan Canopée, la création de parcours fraîcheur qui permettent aux habitants « des points chauds » d‘aller dans les lieux refuges (médiathèques, parcs…).
Nous poursuivons également les actions de désimperméabilisation, qui font partie intégrante de la stratégie d’adaptation de la Métropole et encourageons globalement les solutions fondées sur la nature.
La déconnexion des eaux pluviales est un sujet sur lequel nous souhaitons également agir. Nous avons constaté qu’il existait de nombreux circuits de récupération d’eaux pluviales connectés aux égouts. L’objectif est de sensibiliser le public (aménageurs et habitants) et de proposer des solutions pour favoriser l’infiltration de l’eau sans les sols.
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